De la même manière que les travailleurs réclament leur droit, le BNCE aussi depuis 6 ans a instauré une journée dénommée la journée des portefaix. La date choisie pour célébrer cette journée est le 31 mai de chaque année. L’objectif général de cette journée est de promouvoir les droits et la dignité des portefaix. Pour cette année 2019, la journée a eu lieu un vendredi au centre Dzidudu au niveau du grand marché de LOME sous le thème : penser équitablement, bâtir intelligemment, innover pour le changement.
Ainsi, un défilé avec la fanfare a été fait dans les marchés d’Atikpodji et Abattoir et a pris fin à la plage pour sensibiliser les portefaix de ces marchés sur les droits des portefaix. Les points forts et faibles ont été relevés lors de la préparation jusqu’aux manifestations. Nous essayerons de dégager ces points et de donner d’autres suggestions pour l’amélioration des journées à venir. Nous n’oublierons pas les témoignages de certains portefaix que nous allons illustrer par un exemple et la manière dont tout s’était dérouler.
Il sonnait 8h45 quand les portefaix se sont rassemblés ce vendredi 31 MAI 2019 dans l’enceinte de l’ancien BON SECOURS où se situe un des centres du BNCE dénommé centre Dzidudu. Avec une vingtaine de personnes (femmes et hommes portefaix, personnels du BNCE) nous avions démarré le défilé à 9H30. Quittant le centre en passant par Atikpodji, Abattoir, nous avions fini la marche à la plage où la responsable du centre Mme. DEKU colette a souhaité la bienvenue à tous les participants suivi de Mme Kafui la chargée de programme maltraitance.
Un sketch a été présenté par les femmes portefaix portant sur le manque d’unité entre elles. Un débat fut ouvert aux portefaix pour voir s’ils ont compris le message véhiculé. Deux personnes sont intervenues et ont expliqués ce qu’elles ont compris. Une femme disait ; je cite :
« J’ai appris aujourd’hui que j’ai des droits, ce que j’ignorais et que je suppose que nous devront être unis pour pouvoir bien revendiquer nos droits. En plus j’ai eu la connaissance du BNCE à travers cette scène. »
Pour une autre elle répond :
« Nous devront être unis et travailler sous les mêmes règlements pour avoir un même tarif »
Prenant la parole, Mr INOUWA a également sensibilisé les portefaix sur la nécessité d’être unis dans leur fonction afin de s’entraider pour réclamer leurs droits.
Un groupe folklorique des jeunes du marché a fait du ballet et ensuite la responsable du centre a remercié encore une fois tous ceux qui se sont impliqués pour la réussite de cette journée. La fin a été marquée par la collation offerte par le BNCE.
Parlant des points forts nous avions eu des appréciations pour le repas partagé, et tout cela a été fait grâce à la forte mobilisation du personnel et des femmes portefaix même si le nombre prévu s’est multiplié par deux, nous avions su satisfaire tout le monde. Des portefaix venus des marchés d’alentours étaient au nombre de 130 pour manifester et être sensibilisées sur leurs droits. Le THEME de la fête a été bien développé à travers la scène malgré la menace de la pluie. Tous ceux qui étaient présents sont restés jusqu’à la fin ce qui prouve qu’ils ont donné une importance à cette journée.
La journée du 31 MAI 2019 a eu des impacts directs sur des femmes portefaix qui ignoraient l’existence du centre et du projet. Nous avons enregistré :
Nombreux sont les témoignages recueillis des femmes portefaix, nous allons illustrés l’un d’entre eux.
« J’avais retrouvé une foule marchant dans le marché en criant (AGBANTE HOYEEEE) sans savoir ce que c’était vraiment mais voyant les collègues avec des bassines sur la tête j’avais rejoins la foule en faisant le défilé avec eux. C’est arrivé à la plage que j’ai su ce qu’ils faisaient réellement. Alors que je venais d’être victime de quelque chose de similaire quelques minutes avant de voir la foule, j’étais tellement émue en écoutant les messages que le BNCE véhiculait. J’ai reçu 35f après avoir transporté une marchandise pour une dame que je ne connaissais pas. Selon elle, il ne lui restait que cette somme. Alors J’ai pris 25f pour payer la bouillie à mon enfant qui est au dos et je n’avais que les 10f sur moi. Alors que j’avais faim, j’ai essayé de suivre la foule qui parlait de nous par curiosité et voila que non seulement j’ai appris beaucoup de chose sur mes droits mais j’ai eu connaissance du BNCE. Ce qui m’a encore plus touché c’est leur repas que j’ai eu à manger avec mes enfants. Je n’ai pas eu à travailler dans la journée mais cette journée est gravée dans ma mémoire parce qu’elle m’a instruite. Je remercie le BNCE. »
Ce témoignage est vraiment touchant et prouve combien les portefaix surtout les femmes souffrent et sont négligées, leurs droits bafoués. Nous pensons faire des suggestions afin de redéfinir nos stratégies pour un meilleur accompagnement de cette couche vulnérable et mieux organiser les prochaines journées.
La journée a été célébrée grâce à l’apport de MISSIO. En effet MISSIO est une institution allemande qui appui le BNCE-Togo depuis 2016 à travers le projet Enfants Trésors. Grâce à leur appui les enfants des femmes portefaix sont protégés et jouissent de leur droit à l’éducation. Toujours dans le cadre de ce projet les femmes portefaix sont suivies et accompagnées.