Projet d’Appui à la Réhabilitation et Réinsertion des Enfants en contact avec la loi dans Lomé-Commune et les régions maritime et des plateaux

 Introduction

Le Projet d’Appui à la Réhabilitation et Réinsertion des Enfants en contact avec la loi dans Lomé-Commune, les régions maritime et des plateaux a été exécuté par le BNCE-Togo de septembre 2017 à juin 2018.

Le présent projet a pour objectif général de contribuer à une prise en charge sensible et adaptée aux besoins et droits fondamentaux des enfants en contact avec la loi au Togo » et pour objectif spécifique d’assurer l’accompagnement juridique et judiciaire, l’accompagnement psychosocial et l’accès aux services sociaux de base pour 80 enfants en contact avec la loi (60 garçons et 20 filles) ainsi que la réinsertion familiale, scolaire et socioprofessionnelle en faveur de 40 d’entre eux à Lomé commune et les régions Maritime et des Plateaux.

Le présent rapport qui couvre la période de septembre 2017 à juin  2018 reprend les principaux résultats attendus, les principales activités réalisées ainsi que les difficultés rencontrées et les approches de solutions.

LES ACTIVITES REALISEES AU COURS DE LA PERIODE COUVERTE PAR LE RAPPORT. 

Objectif spécifique :

Assurer l’accompagnement juridique et judiciaire, l’accompagnement psychosocial pour 80 enfants en contact avec la loi (60 garçons et 20 filles) ainsi que la réinsertion familiale, scolaire et socioprofessionnelle en faveur de 40 d’entre eux à Lomé commune et les régions Maritime et des Plateaux.

 Résultat attendu 1 :

Au 30 juin 2018, 80 enfants en contact avec la loi (60 garçons et 20 filles) auront bénéficié d’une assistance juridique et judiciaire, de médiation/déjudiciarisation, de la prise en charge médicale et nutritionnelle ainsi que des activités socio-éducatives pour leur réhabilitation et leur rétablissement psychoaffectif .

 Activités

A1.1 : Accompagner, dans leurs milieux de vie, les enfants à risque d’entrer en conflit avec la loi ainsi que leurs familles/communautés, afin de prévenir la délinquance juvénile.

 Les actions de prévention des Comités Locaux de Protection (CLP)

Les mécanismes communautaires, Comités Locaux de Protection (CLP) mis en place par le BNCE-Togo dans 15 communautés d’intervention jouent un rôle important dans la protection des droits des enfants vulnérables de façon général et singulièrement dans la prévention de la délinquance juvénile et l’accompagnement  des familles et communautés dans la prise en charge des Enfants en Conflit avec la Loi (ECL).

Au cours de la période couverte par le projet, les CLP ont procédé à l’élaboration, la mise en œuvre et l’évaluation de plans d’action contenant essentiellement des actions de sensibilisation. Ces actions sont réalisées dans la région du sud-est maritime.

Les 15 CLP ont bénéficié de 95 suivis de la part de l’équipe du BNCE-Togo. Ces suivis ont permis l’élaboration des plans d’action, leur suivi de la mise en œuvre ainsi que l’évaluation de 30 plans d’action déjà mis en œuvre. Ces évaluations ont permis de reconduire certains thèmes de sensibilisation, d’identifier de nouvelles localités où les activités de sensibilisation seront réalisées. Elles sont également des occasions d’autoévaluation des membres des CLP  et aussi de partage des retours reçus après les activités auprès des communautés.

Pour ce qui est de la mise en œuvre des plans d’action, elle a consisté à la réalisation de 60 séances de sensibilisation dans les communautés. Deux thèmes ont fait l’objet de ces sensibilisations : le « rôle de la communauté dans la prise en charge des EPL/ECL » et « les troubles de comportement chez l’enfant et l’adolescent ».

A travers la première série de sensibilisations, les communautés ont compris que pour la correction de l’enfant la prison n’est pas le lieu approprié et que si d’aventure il y accède pour des raisons judiciaires, ce passage doit être le plus bref possible. Elles se sont fait sienne l’idée qu’une seconde chance doit être donnée à l’enfant par son acceptation afin que soit favorisée sa réintégration sociale. Le choix de ce thème se justifie par le fait que les ECL/EPL font souvent l’objet de rejet, de discrimination et d’abandon de la part des parents et de la communauté. Il s’agit de changer la perception que ces derniers ont des ECL/EPL.

Dans les établissements scolaires une invitation solennelle a été adressée aux enfants dans le sens de la proscription de la discrimination et de la stigmatisation à l’égard des ECL/EPL qui ne cesseront jamais et pour la plupart de demeurer leurs camarades afin que soit facilitée leur réintégration dans le cursus scolaire.

Du fait de l’illustration des sensibilisations par des cas réels traités dans les lieux de détention et ou les tribunaux, cette première série d’activités a commencé par provoquer des éveils de conscience chez les participants. Ce qui fait que l’individualisme dans la prise en charge des problèmes liés à la délinquance a commencé par faire place à une approche de plus en plus communautaire. Ainsi les CLP sont sollicités par les communautés dans les recherches de parents et victimes, les médiations familiales, réinsertions et suivis de réinsertion. Les CLP de Togoville et Attitogon sont très actifs dans ces domaines.

Le thème les troubles de comportement chez l’enfant et l’adolescent a offert aux populations l’opportunité de comprendre la notion de troubles de comportement (adoption de comportements s’écartant des normes communément admises encore appelée la déviance), les différentes formes de troubles de comportements (vol, fugues, mensonges, inadaptations scolaires et professionnelles, les causes (Carences éducatives et affectives, Insuffisance dans la satisfaction des besoins des enfants, etc.) et les propositions de solutions à adopter face à ces troubles (la satisfaction convenable des besoins affectifs et ceux de première nécessité des enfants et l’appel précoce à des spécialistes au cas où l’on est dépassé). L’accent a été mis  sur le fait que ces comportements déviants ne sont toujours dus à la sorcellerie comme les communautés ont tendance à le croire. Mais cela résulte d’un certain nombre de manquements de la part des parents,  de dysfonctionnements au sein de la cellule familiale et des difficultés liées à la période de la puberté et de l’adolescence. Comme proposition de conduite, il a été recommandé aux parents de faire preuve de patience, d’approcher les CLP, le BNCE-Togo et les services sociaux de leurs localités.

Au total 6462 personnes sont touchées dont 1478 adultes (626 hommes, 852 femmes) et 4984 enfants (2329 garçons et 2061 filles)

  1. Ateliers de parentalité positive (APP)

Ce sont des cadres où les parents des ECL bénéficient d’une attention particulière et sont accompagnés dans l’exercice de leur parentalité positive pour la prise en charge juridique et psychologique de leurs enfants. L’identification des parents se fait lors des recherches des parents et des suivis.

Réalisation de 11 ateliers de parentalité positive : 7 séances au siège du BNCE-Togo (03 novembre 2017, 26 janvier 2018, 09 et 23 février 2018, 23 mars 2018, avril 2018 et 11 mai 2018) et 4 au Centre d’Observation et de Réinsertion Sociale des Jeunes en Difficulté de Cacavelli (CORSJDC) (les 14 et 28 février 2018, 28 mars 2018, avril 2018). Le nombre de participants présents à ces séances varie entre  12 à 21 parents.

Ils ont été animés par l’équipe du BNCE-Togo constituée de ADJE Juste Dométo (chargé de programme), ABOULAYE Inouwa et AKAKPO Kafui (chargés de projet) et KPALINGA Jacques (animateur) ainsi que d’autres personnes ressources conformément aux thèmes à développer : WAKI Koutchoou, directeur exécutif de MAREM EMERA et NABIYOU Abalo Assoti (Directeur du CORSJDC)

Ces rencontres ont été pour les parents l’occasion d’approfondir les notions de l’adolescence et de puberté, de comprendre les réactions des enfants à ce stade de leur vie ainsi que le développement psychologique de l’enfant. Les échanges d’expériences qui se font lors de ces séances permettent aux parents de reconnaitre de nouvelles d’éducation et d’apprendre de nouvelles attitudes à adopter et à cultiver vis-à-vis de leurs enfants :

  • La patience,
  • La communication franche et le langage de la vérité lors des questions posées par les adolescents pour cultiver la confiance et réduire le risque des mauvaises influences,
  • L‘équilibre des réactions face aux actes voire provocations des adolescents pour ne pas être ni trop rigide ni trop laxiste,
  • La préférence de l’accompagnement éducatif au contrôle perpétuel et à la sanction
  • L’appel précoce à l’aide si on se sent dépassé.

Au siège du BNCE Togo, les séances ont repris à partir du mois de janvier avec l’expression des difficultés rencontrées par les parents dans l’exercice de leurs rôles et responsabilités et l’identification des thèmes de l’année 2018. Les deuxième et troisième séances animées par M. WAKI Koutchoou Thierry, éducateur spécialisé, directeur exécutif de MAREM EMERA, ont permis d’entamer la session sur les comportements déviants des enfants. Il s’est agi de parler principalement du vol. Les sessions ont abordé la définition du vol, ses manifestations, ses causes, ses conséquences et ce qu’il faut faire pour la prise en charge d’un enfant qui vole ainsi que les dispositions à prendre pour prévenir le vol. Les quatrième au septième séances ont été animées par ADJE Juste et AKAKPO Kafui. Ces séances ont permis à travers le traitement d’un cas pratique de fugue d’aborder sa définition, les causes des fugues, les conséquences ainsi que les conduites à adopter en cas de fugue.

Après la définition, ont été abordées les causes qui sont la communication déficiente entre parents et enfants, les mauvais traitements subis par l’enfant de la part de son entourage, et l’incapacité de l’enfant à faire face à ses problèmes personnels. Ensuite ont été énumérées les conséquences de la fugue pour l’enfant et sa famille : l’auto exposition à des dangers d’ordre sécuritaire et des risques de délinquance juvénile, la  soumission de l’entourage à la peur, l’angoisse et l’inquiétude, la toxicomanie, l’alcoolisme, la prostitution, la dépression, le suicide.

Le thème de la fugue a été clôturé avec  les  attitudes à adopter face à la fugue. Il s’agit d’apprécier le caractère éventuellement pathologique ou psychopathologique de la fugue ; d’évaluer la possibilité d’accès à la thérapeutique et faire appel au spécialiste ; d’apprécier la place et la signification de la fugue dans la dynamique interactive familiale ; d’éviter les réactions qui amèneront l’enfant à quitter de nouveau le domicile (absence de blâme pour éviter la honte source de rechute chez un enfant normal et objet  de dissuasion pour un retour à domicile). Une autre attitude est de créer des conditions pour donner le courage à l’enfant de revenir de lui-même ou de venir rester quelque part où un parent ou une connaissance puisse le trouver et le ramener à la maison ou encore à recourir à des protecteurs pour une intercession afin d’échapper à une punition trop sévère. En tout état de cause, lui cacher l’anxiété éprouvée durant son absence.

Elles ont commencé en février 2018 et respectivement consacrées à l’évaluation des séances de l’année 2017 et au début de l’étude du thème : les différents stades de développement de l’enfant et les pratiques éducatives.

Au cours de la première séance l’essentiel a été consacré à l’expression des problèmes auxquels font face les parents dans l’éducation de leurs enfants et la détermination des thèmes de l’année.

La seconde séance a été consacrée à quelques généralités sur la psychologie de l’enfant. Ce fut l’occasion pour M NABIYOU Abalo Assoti, le directeur du CORSJDC, assisté de Juste ADJE, d’introduire la psychologie de l’enfant qui va permettre aux parents de comprendre la construction progressive de l’enfant. Il est partie des stades généraux de la vie pour tout être vivant : la naissance, la vieillesse et la mort. Ensuite, il a profité pour parler de l’importance de la sexualité dans la vie d’un être vivant avant d’appeler les parents à avoir le courage de lever ce tabou s’ils veulent que leurs enfants soient éduqués dans de bonnes conditions.

La troisième séance a servi l’étude sur le stade de 0 à 3 ans L’objectif est de permettre aux parents de comprendre la construction progressive de la personnalité de l’enfant tant sur le physique, psychologique que social, et ce, dès le premier âge et de prendre des dispositions idoines pour son meilleur départ de l’enfant dans la vie.

Selon lui, le stade de 0 à 1 an qui part de la conception à la naissance est caractérisé par la dépendance physiologique et psychologique mère-enfant où il y a fusion entre l’enfant et la mère et tout ce qui arrive à la mère affecte directement l’enfant en bien ou en mal. A la demande des parents, des conseils ont été donnés sur le suivi d’une grossesse au plan médical, alimentaire et psychoaffectif. L’accent a été mis sur les consultations prénatales et la création de meilleures conditions pour la venue du nouveau-né. Certains parents surtout les hommes ont constaté les erreurs commises par ignorance et les ont regrettées.

Il a pour continuer, abordé le stade de 1 à 3 ans correspondant au stade oral et au cours duquel l’enfant tire tous ses plaisirs de la bouche et y porte tout ce qui lui tombe sous la main. C’est la période au cours de laquelle commence par se constituer certaines habitudes : les habitudes, alimentaires, la pratique de l’hygiène etc. c’est le moment au cours duquel les bases de l’éducation doivent commencer par être posées avec l’organisation des tétées et les changements de couches, etc.  Il faut noter que les parents au CORSJDC ont eu à prendre en charge leurs déplacements pour deux ateliers.

 

  1. Visites d’observation dans les lieux de détention

Les visites d’observation des lieux de détention constituent le tremplin des actions du BNCE-Togo. L’appréciation des conditions de détention, l’identification des mineurs et leurs besoins en vue de l’apport de réponses idoines constituent les objectifs du monitoring des lieux de détention.

La période de septembre 2017 à juin 2018 a connu la réalisation 114 visites d’observation réparties comme suit:

– 62 à la brigade pour mineurs de Lomé,

– 10 à la prison civile de Tsévié,

– 07 à la prison civile de Vogan,

– 06 à la prison civile de Kpalimé,

– 30 à la prison civile d’Atakpamé,

– 06 à la prison civile de Notsè

– et 14 dans les unités de police et de gendarmerie de la région des Plateaux.

Conformément aux objectifs précités, ces visites nous ont permis d’apprécier les conditions de détention des mineurs : hygiène des cellules, disponibilité d’eau potable, hygiène environnementale, corporelle, buccodentaire et alimentaire, disponibilité de sanitaires, éclairage, aération, etc. Durant les visites, dans l’ensemble, les cellules étaient plus ou moins propres, l’eau potable disponible, les sanitaires disponibles de même que l’électricité. Ce qui nous fait conclure que les conditions de détention étaient acceptables. Les visites constituent également un moyen d’identification des enfants en détention, des types d’infraction commises, de recueil des informations relatives à l’adresse de leurs familles ainsi que de leurs besoins. Elles permettent également de prévenir toutes les formes de violation de leurs droits fondamentaux.

Toutes ces informations sont recueillies grâce aux écoutes qui constituent des occasions de recueillir des éléments nécessaires pour la constitution des dossiers des ECL. Au-delà de l’identification des enfants, les visites se sont révélées comme l’occasion de conseiller les enfants par rapport aux comportements à adopter en détention et de recueillir les informations sur les victimes et les parents en vue de leurs recherches pour des actions de médiation, de déjudiciarisation et de réinsertions. Elles offrent également l’opportunité de sensibiliser les enfants sur leurs droits fondamentaux, leurs devoirs et les différentes étapes et délais de la procédure. Les visites d’observation dans les lieux de détention du ressort de la cour d’appel de Lomé se veulent un outil de dissuasion et de formation  des officiers de police judiciaire et  des surveillants de l’administration pénitentiaire sur le respect des droits de l’enfant en général et ceux des ECL en particulier.

De décembre 2017 à juin 2018, au total 148 nouveaux enfants (131 garçons et 17 filles) en conflit avec la loi  ont été identifiés dans les lieux de détention : 84 (73 garçons et 11 filles) à la brigade pour mineurs de Lomé, 17 (14 garçons et 03 filles) dans la région maritime, 48 (44 garçons et 04 filles) dans la région des Plateaux dont 08 garçons de la prison civile de Kpalimé. Selon les caractéristiques juridiques les 148 enfants se répartissent comme suit : 141 auteurs (131 garçons et 10 filles) et 07 victimes toutes des filles.

Difficultés :

Le principe de séparation des mineurs des adultes n’est pas respecté au niveau de la Prison Civile d’Aného à cause de la récente évasion des enfants gardés dans le quartier pour mineurs de cette prison.

Au niveau de la prison civile de Tsévié où il n’y a pas de quartier pour mineurs, nous observons une surpopulation carcérale. L’évacuation des eaux usées pose également problème et un trou est fait dans le mur du côté sud pour faire sortir les eaux usées, ce qui est préjudiciable à la santé de la population dans son ensemble.

A1.2 : Initier et appuyer les actions de déjudiciarisation (règlement à l’amiable, conciliation et médiation pénale ainsi que l’assistance juridique pour au moins 40 enfants en contact avec la loi (25 garçons et 15 filles) dans les régions Lomé-Commune, maritime, des Plateaux.

  1. Séances de travail avec les juges pour accélérer les dossiers des enfants

 

En vue d’obtenir la célérité dans le traitement des dossiers des ECL, les 03 juges des enfants du tribunal pour enfants de Lomé, Tabligbo et Vogan, d’Agou et de Kpalimé ont été rencontrés au sujet de 32 mineurs (27 garçons et 05 filles) soit  24 (20 garçons et 04 filles) gardés à la Brigade pour mineurs de Lomé, 02 garçons à la prison civile d’Aného et 02 (01 garçon et 01 fille) à la prison civile de Vogan. Les discussions ont permis la programmation des auditions de ces enfants dans un délai de moins d’un mois et conduit à la libération de 31 enfants (23 garçons et 04 filles). Actuellement, une fille est restée en détention à la prison civile de Vogan faute de la collaboration des parents. Ces derniers ont refusé de suivre les instructions du juge en allant négocier avec la victime.

 

  1. Accompagnement aux instructions

A côté des auteurs d’infraction, 04 filles victimes d’infractions à caractère sexuel ont été assistées au niveau de la justice. 04 dossiers de plaintes ont été suivis dont 01 à l’encontre d’un majeur à Lomé. Les dispositions ont été prises que pour la justice soit rendue même si des mesures de justice restauratrice ont été plaidées pour les mineurs.

De décembre 2017 à juin 2018, le BNCE Togo a participé à 38 séances d’instruction au cours desquelles  63 enfants (58 garçons et 5 filles) ont été accompagnés. Les séances d’instruction se répartissent comme suit : 23 au tribunal de Lomé au profit de 48 enfants (44 garçons et 04 filles), 15 dans la région des Plateaux au profit de 15 enfants (14 garçons auteurs et 01 fille victime)

A l’issue des instructions au total 37  (36 garçons et 01 fille) ont été libérés à ce stade  soit 22 garçons  à la brigade pour mineurs de Lomé et les 15 garçons (14 garçons et 01  fille) dans la région des Plateaux

  1. Accompagnement aux audiences :

Durant la période de septembre 2017 à juin 2018, le BNCE-Togo a participé à 05 audiences au profit  de 25 enfants : 03 au profit de 23 enfants (20 garçons et 03 filles) au tribunal pour enfants de Lomé, 03 au tribunal pour enfants de Lomé, 01 au tribunal d’Atakpamé pour 01 garçon et 01 au tribunal de Badou pour 01 garçon.

Au cours des audiences, tous les 25 enfants qui ont comparu ont été libérés.

 

Difficultés rencontrées :

Retard dans le traitement des dossiers des enfants. Cette situation entraine le dépassement du délai légal du placement provisoire.

Perspectives

Il nous faudra poursuivre l’organisation des séances de travail avec les juges des enfants pour les amener à traiter les dossiers des enfants dans les délais légaux en vue d’éviter pour certains enfants des durées détention trop longues.

  1. Recherches de parents et de victimes
  • Recherches de parents

De septembre 2017 à juin 2018, en somme 87 recherches de parents ont été faites au profit de 76 enfants (63 garçons et 13 filles).  A Lomé et dans la région maritime 52 recherches ont été réalisées au profit  de 44 enfants (34 garçons et 10 filles) et  33 au profit de 32 enfants  (03 filles victimes et 29 garçons auteurs).

Tous les parents des 76 enfants ont été retrouvés. Mais c’est les parents de 69 enfants qui ont accepté prendre leurs responsabilités en rendant visites aux enfants dans les lieux de détention et en répondant aux sollicitations des juges pour l’avancement des procédures.

Les parents de deux enfants (01 garçon et 01 fille) à la prison civile de Vogan ont refusé toute collaboration avec la victime, avec le BNCE Togo, avec les organisations communautaires et avec le juge. Ce dernier était obligé de libérer le garçon après le paiement d’une réparation symbolique d’une somme de Cinquante Mille francs (50 000f) par le BNCE-Togo. A Lomé, le parent retrouvé, une vieille, s’est déclarée incapable d’assumer la responsabilité qui lui est demandée en proposant un placement pour l’enfant. Dans la région des Plateaux, trois parents ont refusé de collaborer à cause des mauvais comportements des enfants concernés dans le passé. Un travail de sensibilisation se poursuit avec ces parents réticents afin qu’ils puissent revenir à de meilleurs sentiments.

 

 Recherche de victimes 

Des recherches de victimes ont été réalisées à la fois à Lomé-Commune, dans les régions maritime et des Plateaux.

L’équipe du BNCE Togo a fait 30 recherches de 28 victimes au profit 28 enfants (21 garçons et 07 filles). Les recherches sont reparties comme suit : 08 recherches dans la région des Plateaux au profit de 08 garçons auteurs de vol, 15 recherches à Lomé au profit de 15 enfants (12 garçons et 03 filles), 02 au profit de 05 enfants (01 garçon et 04 filles) dans la région maritime.

Toutes les victimes recherchées ont été retrouvées mais 26 ont accepté retirer leurs plaintes, ce qui a conduit à la libération des enfants concernés.

Des réparations de préjudice ont été versées à 05 d’entre elles au profit de 05 garçons : 03 dans la région des Plateaux et 02 dans la  région maritime. Cela a facilité leur libération provisoire.

Aussi 01 autre victime a bénéficié de la restitution des biens qui lui ont été volés : il s’agit des fils électriques.

Une victime a refusé de retirer sa plainte à Lomé parce qu’elle a trouvé trop dérisoire le montant de la réparation qui lui a été proposé par le BNCE-Togo au regard du préjudice subi qui est de l’ordre de 500 000F

En somme au cours de la période couverte par ce rapport, au total 113 enfants (98 garçons et 10 filles) ont quitté les lieux de détention à l’issue de conciliation, médiation, réparation de préjudices, des instructions et audiences faites par l’équipe du BNCE-Togo. Le tableau ci-dessous reprend la répartition par région des enfants qui ont quitté les lieux de détention :

 

Lomé Commune Région maritime Région des Plateaux
74 (68garçons et 06 filles) 07 (03 garçons et 04 filles) 32 (27 garçons et 05 filles)

 

A1.3 : Assurer la prise en charge médicale, psychosociale et socioéducative à au moins 100 enfants en contact avec la loi (60 garçons et 40 filles)

 

  1. Appuis alimentaires

Les ECL des prisons civiles d’Atakpamé et de Kpalimé ont bénéficié d’appuis alimentaires. Au total  80 enfants (72 garçons et 08 filles) en contact avec la loi ont bénéficié de 20 appuis alimentaires composés du riz, du haricot, du gari, du sucre, des pâtes alimentaires, de la tomate concentrée, de l’huile et des anchois (petits poissons). Les appuis alimentaires ont permis aux prisons d’Atakpamé, de Notse et de Kpalimé d’améliorer la ration alimentaire des enfants et l’assurance d’au moins 02 repas journaliers.

Le tableau suivant présente le nombre d’enfants ayant bénéficié d’appuis alimentaires dans les différents lieux de détention.

Prison d’Atakpamé Prison de Notsè Prison de Kpalimé BT Atakpamé BPM
33 garçons 04 garçons 04 garçons 01 fille 32 garçons et 07 filles

 

Nous devons aussi signaler que 03ECL dont 02 garçons apprentis soudeur et maçon et 01 fille (victime), élève à Anié ont reçu des appuis financiers pour la satisfaction de leurs besoins vitaux.

Pour permettre aux enfants détenus à la Brigade Pour Mineurs de Lomé, des  prisons civiles d’Atakpamé et de Kpalimé de célébrer la fête de Noel au même titre que les autres enfants, le BNCE-Togo a organisé à leur intention 3 fêtes. Au menu de ces fêtes, il y avait des jeux, de la danse et du repas. Etaient touchés par les fêtes 52 enfants (45 garçons et 07 filles), soit 38 enfants (31 garçons et 07 filles) de la brigade pour mineurs, 10 garçons de la prison civile d’Atakpamé, 04 garçons de la prison civile de Kpalimé.

  1. b) Appui en produits d’entretien et d’hygiène corporelle

Lors des visites d’observations dans les lieux de détention, le BNCE-Togo apporte un appui en produits d’entretien et d’hygiène corporelle aux enfants en détention. Ainsi, 19 appuis en produit d’entretien et d’hygiène environnementale et corporelle au profit de 41 ECL (40 garçons et 01 fille) dans les prisons d’Atakpamé, de Notse et Kpalimé

Cet appui participe à l’amélioration des conditions de détention des enfants. Au cours de la période, 04 appuis en produits et matériels d’entretien  ont été réalisés aux prisons civiles de Kpalimé et  d’Atakpamé. A Atakpamé, il y avait 10 enfants et 2 à la prison civile de Kpalimé.

Les produits d’entretien et d’hygiène ont contribué à l’assainissement des lieux, à l’amélioration de l’hygiène environnementale, corporelle, alimentaire et buccodentaire des enfants dans les deux lieux de détention. Cela leur a aussi permis d’éviter les maladies cutanées notamment la gale et les démangeaisons.

Il faut aussi signaler que 11 garçons ont bénéficié des appuis vestimentaires dont 10 en milieu carcéral et 01 pour sa réinsertion en famille.

Appuis médicaux

Le BNCE-Togo apporte également des appuis médicaux aux ECL. Ainsi  18 enfants (16 garçons et 02 filles) ont bénéficié de prises en charges médicales. Parmi ces enfants, 14 garçons auteurs à la prison civile d’Atakpamé ont été consultés et soignés au sein de la prison pour des problèmes de maladies de la peau et ils ont connu la guérison. D’un autre côté, 04 filles victimes de viol dont 03 dans la région des Plateaux (Amou oblo, Kogo et Glito) et 01 à Lomé ont bénéficié des prises en charge médicales et psychologiques (expertises et soins) au CHR d’Atakpamé et au CHU Sylvanus Olympio de Lomé.  Ces appuis ont permis aux filles de recouvrer leur santé et de constituer leurs dossiers de plainte au niveau des tribunaux de Lomé et d’Atakpamé.

  1. c) Ecoutes et entretiens

Ecoutes individuelles

De septembre 2017 à juin 2018,  96 écoutes individuelles et collectives ont été faites au profit de 60 enfants (47 garçons et 13 filles) : 56 au profit de 46 ECL (37 garçons et 9 filles) dans la région des Plateaux y compris la prison civile de Kpalimé et 40 pour 14 enfants (10 garçons et 04 filles) dans la région maritime.

– Entretiens individuels

165 Entretiens individuels ont été faits au profit de 92 enfants (79 garçons et 13 filles). La répartition des écoutes est la suivante : 125 au profit de 76 enfants (65 garçons et 11 filles) à la brigade pour mineurs de Lomé, 23 au profit de 08 (garçons et 02 filles) à la prison civile de Tsévié, 08 garçons à la prison civile  de  Kpalimé,

Les écoutes et entretiens ont servi au recueil d’informations nécessaires pour l’accompagnement des enfants notamment la constitution  des dossiers, l’identification des différents besoins et appuis en vue de leur satisfaction dans la mesure du possible.

  1. Séances de causeries éducatives

Les causeries éducatives sont des activités qui permettent à l’équipe du BNCE-Togo de renforcer les capacités des enfants sur un certain nombre de thématiques précédemment identifiées en vue de les outiller à mieux vivre leur phase de détention, à préparer leur réintégration familiale et la mise en œuvre de leurs projets de vie.

Durant la période, 22 séances de causeries éducatives ont été faites : 14 à la brigade pour mineurs et 08 au quartier pour mineur de la prison civile d’Atakpamé. Ces causeries éducatives ont porté sur 13 thèmes

A la brigade pour mineurs, les 09 thématiques suivantes ont été développées :

– la vie en groupe

– La vie en famille, à l’école et ou en atelier

– l’importance de dire la vérité,

– la persévérance

– le déroulement d’une audience,

– les infractions et la médiation pénale,

– le viol

– la vie après la brigade

– Le projet de vie

Dans la région des plateaux les 04 thèmes traités sont les suivants :

Hygiène corporelle et environnementale

La délinquance juvénile

Le comportement de l’enfant en société

Les MST/IST : leur transmission et prévention

A Lomé les deux premiers thèmes de causeries éducatives ont permis de faire comprendre aux enfants  la notion de groupe y compris celle de  famille, l’importance de la vie en groupe  (famille, école et atelier) ainsi que les différentes règles à observer quand on est dans un groupe. Ils ont compris que le respect des règles de vie dans le groupe permet de faire régner l’ordre, l’harmonie et la paix sociale sans lesquels aucune vie collective n’est possible. Ils se sont rendu compte que chaque composante du groupe a un rôle important à jouer pour l’évolution du groupe.

Pour ce qui de l’importance de dire la vérité, il a été question de la définition de la vérité qui est l’adéquation de ce qui est dit avec la réalité. Les enfants ont appris que le fait de dire la vérité fait régner la confiance entre les individus. Pendant le procès le fait de dire la vérité fait vite avancer la procédure et attire la clémence du juge. Les enfants ont été invités à dire la même si cela est difficile.

Le thème sur le déroulement de la procédure a permis aux enfants de connaître les deux étapes de la procédure après le déferrement notamment l’instruction et l’audience. En ce qui concerne les  délais, l’instruction dure trois à six mois pour les délits et douze mois pour les crimes. Un lien a été fait entre le fait de dire la vérité et la longueur de la procédure.

Pour ce qui est du projet de vie, les causeries ont été une opportunité offerte aux enfants pour comprendre ce qu’est le projet de vie, son importance, la nécessité pour faire des efforts pour sa réalisation.

Elles ont enfin servi à informer les enfants sur la classification des infractions et les peines correspondantes à chacune ainsi que l’influence des circonstances de la commission sur l’aggravation ou la réduction des peines, les conditions à remplir pour pouvoir bénéficier d’une médiation pénale, les avantages liés au fait de dire la vérité et enfin montrer le déroulement d’une audience d’un enfant et montrer en quoi les audiences des enfants diffèrent de celles des adultes. Il faut dire qu’à l’évaluation à la brigade pour mineurs, les enfants ont retenu le contenu des thèmes surtout avec le changement de l’heure de jeudi qui est passée de 10-12 heures à 08-10 heures où les enfants ne sont plus distraits par la fatigue et le repas qui vient souvent à 11 heures.

Dans la région des Plateaux, la causerie sur la délinquance juvénile a permis aux enfants de comprendre la définition de la délinquance juvénile, ses causes et ses solutions. Ce fut l’occasion de sensibiliser à ne pas imiter les mauvais comportements de leur entourage.

Celui sur l’hygiène les a instruits sur la notion d’hygiène, les avantages liés à sa pratique et quelques règles relatives à l’hygiène environnementale et corporelle. A travers le thème portant les enfants ont connu la notion de MST/IST, leurs causes, leurs manifestations de même que le traitement et la prévention.

Le thème sur les comportements en société a permis aux enfants de comprendre que l’adoption de bons comportements permet de sauvegarder l’harmonie et la paix sociales. Les enfants ont été invités à faire des efforts pour contribuer à ce que l’harmonie règne au sein de la société.

 

  1. Séances de jeux socioéducatifs

Les jeux occupent une place de choix dans le processus de réhabilitation des enfants en conflit avec la loi.

Durant le projet, 22 séances de jeux socioéducatifs  ont été organisés à l’intention des enfants: 14 à la brigade pour mineurs de Lomé et 08 dans la région des Plateaux. L’un des objectifs des jeux socioéducatifs est de divertir les enfants et de leur inculquer l’importance du respect des règles édictées à travers la pratique des règles de jeux. Cartes, dame, Ludo ont constitué l’essentiel des jeux organisés à l’intention des enfants.

  1. Projection de film

Au cours de la période couverte par le présent rapport, 02 projections de films ont été programmés mais un seul film a été visualisé. . Le film intitulé «Basket academy» a été visualisé en deux temps. Le présent film retrace l’histoire d’un handicapé moteur qui au lieu de mendier a fait fi de son handicap pour s’auto employer, être indépendant et utile à la société.

Ces activités socioéducatives ont été pour les enfants des occasions de relaxation, de divertissement, d’exercice à la pratique des règles sociales à travers les règles de jeux, d’acquisition de la culture de l’esprit de Fair-play. Elles ont également permis aux enfants  d’identifier des modèles de valeurs, de comportements et personnages à imiter.

  1. Séances d’évaluation par les pairs

 

En vue d’évaluer le niveau de la préparation de la réinsertion des enfants ayant bouclé un séjour compris entre trois et six à la brigade pour mineurs et de faire participer les autres enfants, l’évaluation par les pairs est organisée à l’intention des enfants dont le séjour a dépassé trois mois. Elle donne aux enfants évalués l’opportunité de se prononcer sur le niveau de changement de comportement et les chances qu’ils ont de ne pas récidiver. Ensuite la parole est après donnée aux autres enfants en vue de juger les éléments donnés par ceux qui sont évalués et enfin se prononcer personnellement.

Durant le projet, trois séances d’évaluation par les pairs ont eu lieu pour les 11 garçons dont le séjour dépasse trois mois à la brigade pour mineurs de Lomé.

Sur les 11 évalués, 06 estiment avoir pris conscience de leurs situations et ont pris des engagements pour un changement de comportements. Ce que les autres camarades ont confirmé. Parmi eux, il est recommandé à un de travailler sérieusement sur son comportement de turbulence et d’agressions surtout verbales. Un autre est appelé à travailler sur la violence. A un autre encore, il est demandé de faire des efforts pour réduire les moqueries envers les autres. Eux tous ont estimé avoir tiré un grand profit des causeries éducatives, des entretiens individuels et des jeux. Pour les 05 autres enfants un travail de fond est à refaire en ce qui concerne la préparation de leurs réinsertions.

 

  1. Evaluation mensuelle des activités

 

A la fin de chaque mois, l’équipe du BNCE-Togo qui intervient à la BPM organise une activité d’évaluation des actions réalisées au cours du mois. Au total 09 évaluations mensuelles ont été faites dans la mesure où au mois de décembre consacré à l’organisation de la fête de la Nativité pour les enfants par la plupart des acteurs intervenant à la brigade pour mineurs, il n’a pas eu d’évaluations mensuelles des activités à  la brigade pour mineurs. L’évaluation mensuelle des activités permet aux enfants de matérialiser le principe de la participation reconnue par les instruments internationaux et nationaux des droits de l’enfant. Elle reste l’occasion par excellence pour les enfants d’émettre leurs avis sur les activités réalisées à leur intention à la brigade  pour mineurs. Au cours des évaluations, les enfants ont relevé qu’il y a eu peu d’activités de jeux et de films. Il leur a été expliqué que dans l’organisation du travail, il est important que leurs dossiers soient constitués au moment où ils sont encore en détention en vue de leur proposer un plan d’accompagnement individuel adapté à leurs besoins. Durant la période couverte par le projet, beaucoup de nouveaux enfants sont arrivés à la BPM et il a urgé qu’ils soient écoutés dans les plus brefs délais en vue de la constitution de leurs dossiers. L’équipe du BNCE-Togo a à chaque fois pris en compte les points de vue exprimés par les enfants lors des évaluations mensuelles dans les planifications qui ont suivi surtout en ce qui concerne les thèmes et les activités.

 

Résultat attendu 2 :

Au 30 juin 2018 , au moins 40 enfants en contact avec la loi (25 garçons et 15 filles) de ceux qui sont accompagnés auront bénéficié d’une réinsertion sociale, scolaire ou professionnelle avec l’appui de leur entourage à Lomé-Commune et dans les régions Maritime et des Plateaux.

 

Activités

A2.1 : Assurer la réintégration sociale (familiale/communautaire) et la réinsertion scolaire ou professionnelle d’au moins 40 enfants en contact avec la loi (25 garçons et 15 filles)(paquet de services holistiques)

Réintégration familiale

Durant la période de décembre 2017 à février 2018, 16 enfants (15 garçons et 01 fille) en contact avec la loi ont été réintégrés en famille à Atakpamé, Kougnohou, Efoukpa, Kessibo, Wawa, Korbongou et Wahala, Tado, Glito, Sogakopé, Johnsonkopé, Gando et Anié. En plus, des conseils reçus lors de leur phase de détention à travers leur participation aux différentes activités socioéducatives, l’équipe a eu à prodiguer d’autres conseils tant aux enfants qu’aux parents. Il s’agit notamment de la nécessité du respect des parents et des autres membres de famille, de la mise en application les consignes reçues en détention pour éviter la récidive, de la nécessité d’une bonne communication au sein de la cellule familiale. Les parents et les enfants se sont engagés à mettre en pratique les conseils reçus.

En plus de ceux-là, 02 garçons placés en institution au village renaissance de Yao kopé ont été accompagnés en famille à Danyi Todomé et Oloubè.

Réinsertion institutionnelle

Au total 05 garçons auteurs de vol ont été placés en institution : 01 au CORSJDC, 01 au village renaissance de Yao kopé pour une période 3mois avant son intégration familiale, 02 au foyer Don Bosco de Kara pour une durée de trois ans et 01 à ANGE pour une durée de trois ans également.

A la fin du projet, 03 sur les 05 sont restés intégrés à leurs centres respectifs : 01 au CORSJDC, 01 au foyer Don Bosco, 01 au village Renaissance. Les 02 autres se sont évadés dont celui de Don Bosco après avoir opéré des vols à deux reprises.

 

Réinsertion professionnelle

En matière de réinsertion professionnelle 03 enfants (01 garçon et 02 filles) ont été placés formation professionnelle. La première fille a été confiée à un tailleur à Kpové marché dans la préfecture de Haho, la seconde placée dans un atelier de coiffure dame et le garçon placé auprès de son père dans un atelier de menuiserie.

 

A2.2 : Assurer le suivi de la réinsertion en collaboration avec les mécanismes communautaires de protection et les para-juristes formés

En matière des suivis de réinsertion, des démarches ont été menées envers les partenaires de la société civile : l’Union Chrétienne des Jeunes Gens  (UCJG), le Groupe Femmes Démocratie et Développement (GF2D) et la commission épiscopale Justice et Paix de l’Archidiocèse de Lomé pour une collaboration en matière du suivi de réinsertion des enfants pour pallier l’insuffisance du personnel du BNCE Togo. Un accord de principe a été obtenu mais le GF2D et la commission Justice et Paix de l’Archidiocèse de Lomé ont subordonné leur participation à une formation sur les méthodes d’intervention du BNCE Togo. Ainsi pour ce qui concerne le GF2D, le BNCE-Togo a animé portant sur « la typologie des violences faites aux enfants : maltraitance, traite, trafic, mobilité des enfants, phénomène des enfants victimes des pires formes de travail … » lors de deux ateliers de formation des para-juristes tenus du 27 au 29 mars 2018 pour la région des Plateaux et du 03 au 05 avril 2018 pour la région maritime. Il faut préciser ce module a été animé lors de ces deux ateliers par Mme Kafui AKAKPO.

Pour ce qui concerne la collaboration entre le BNCE-Togo et la commission épiscopale justice et paix, des concertations ont été faites avec les responsables de la commission pour étudier dans la mesure du possible l’organisation de cette formation. Ces démarches ont été étendues au conseil justice et paix du diocèse de Kpalimé et déjà des actions concertées en matière d’assistance juridique sont prévues au début du mois de juillet pour 02 enfants auteurs gardés à la prison civile de Kpalimé avant le début des activités de suivi.

En marge de ces démarches, des suivis de réinsertion familiale, scolaire et professionnelle ont été faites par l’équipe du BNCE Togo, et ce, dans l’ensemble des zones d’intervention.

 

 

 

 

Suivis de réinsertion familiale

 

Au total 45 suivis familiaux au profit 27 ECL dont 17 garçons auteurs parmi lesquels il y a  01garçon auteur de viol et 21garçons auteurs de vol ; 05 filles victimes d’abus dont 02 filles nouvelles, 05ECL auteurs de fugue dont 03filles et 02garçons à Anié, Kpovégan, Kougnohou, Efoukpa, Kessibo wawa, Wahala, Tado, Kalabè, Amou oblo, Sodo, Johnson kopé et Atakpamé.

 

Sur les 27ECL suivis en famille

24 ECL dont 16 garçons (02 garçons auteurs de fugue, 15 garçons auteurs de vol et 01 garçon auteur de viol) et 08 filles (03filles auteurs de fugue et 05 victimes d’abus sexuel) sont calmes et non point posé d’acte. En outre 01garçon a rechuté et est déféré auprès des adultes à la prison d’Atakpamé car il a atteint la majorité et 02 autres garçons ont pris le chemin de l’aventure.

Au total, 114 Visites dans les familles au profit de 51 enfants (41 garçons et 10 filles), soit 31 au profit de 16 enfants (15 garçons et 01 fille) à Lomé, 38 au profit de 08 enfants (04 garçons et 04 filles) dans la région maritime 45 au profit de 27 (22 garçons et 05 filles) dans la région des Plateaux.

Ces visites ont permis de noter que sur les 51 enfants suivis 48 (40 garçons et 08 filles) sont restés intégrés à leurs familles respectives. La répartition par zone géographique de ces enfants se présente comme suit : 16 (15 garçons et 01 fille) à Lomé, 08 (04 garçons et 04 filles) dans la région maritime et 24 (22 garçons et 02 filles) dans la région des Plateaux et 04 filles dans la région des Plateaux.

A titre illustratif, chez les 16 enfants (15 garçons et 01 fille)  intégrés à Lomé, il est noté des efforts dans le sens du respect des consignes de vie en famille. Cette remarque  a été également faite chez les autres enfants : les 08 enfants (04 garçons et 04 filles) de la région maritime et 24 enfants (22 garçons et 02 filles) de la région des Plateaux.

De temps en temps, un accompagnement technique et parfois financier est apporté par l’équipe du BNCE-Togo aux parents des enfants pour les conforter dans leur rôle de satisfaction des besoins des enfants, de supervision et de présence aux côtés des enfants

Depuis le deuxième trimestre du projet, 02 garçons vivant dans une précarité sociale  dans la région des Plateaux ont bénéficié d’appui financier à travers   la prise en charge de leur petit déjeuner en vue de pouvoir tenir dans leurs formations professionnelles. Une fille victime d’infraction à caractère sexuel dans la même région a eu à bénéficier de la même assistance. Il est à noter qu’un garçon parmi les 12 réintégrés à Lomé a récidivé quelques jours après sa libération (vol). Ce qui a amené son tuteur à le réintégrer auprès de son père biologique au Nord du pays. Son dossier a été confié à CREUSET Togo pour suivi. Quant au dernier garçon réintégré à Lomé, il pose des problèmes de non-respect des consignes en famille. Aux dernières nouvelles, il est retourné dans la rue.

 

Suivis de réinsertion professionnelle

Au total 27 suivis professionnels au profit de 15 ECL dont 03garçons et 12filles (02filles et 01garçon nouvel auteur de fugue, 2 garçons et 05 filles auteurs anciens et 04 filles victimes d’abus) en soudure à l’arc, couture et coiffure dame, menuiserie d’aluminium à Atakpamé, Kpovégan, Anié et Kougnohou.

Sur 15ECL en formation professionnelle, 02 garçons et les 12filles (04filles victimes d’abus sexuel et 08filles auteurs) sont assidus et réguliers au travail.

Parmi eux, 08ECL dont 03garçons et 05filles ont bénéficié du payement de leurs frais de formation. Malheureusement 01garçon a abandonné l’apprentissage et a pris le chemin de l’aventure.

Ces appuis ont permis à 02 garçons et 05filles de continuer leur formation dans la quiétude.

Au total pour le trimestre, 83 suivis de réinsertion professionnelle ont été faits pour 27 enfants (15 garçons et 12 filles), soit 35 de 08 garçons à Lomé, 21 au profit de 04 garçons dans la région maritime et 27 au profit de 15 enfants (12 filles et 03 garçons) dans la région des Plateaux.

Sur les 27 enfants suivis, 26 (14 garçons et 12 filles) sont restés intégrés à leurs ateliers respectifs. La répartition géographique des enfants intégrés est la suivante : 08 garçons à Lomé, 04 garçons dans la région maritime et 14 (11 filles et 03 garçons) dans la région des plateaux.

Ils sont réguliers dans leurs ateliers et assidus au travail. Ils font des efforts pour respecter les règles qui régissent les ateliers. Ils entretiennent leurs ateliers, prennent soins des matériels de travail. De bons témoignages sont rendus sur eux par leurs patrons et clients avec lesquels ils gardent de bonnes relations.

Des frais de formations ont été payés pour 12 enfants (07 garçons et 05 filles) : 03 garçons à Lomé, 01 garçon dans la région maritime et 08 (05 filles et 03 garçons) dans la région des Plateaux.

En dehors des frais de formation, 05 garçons (un frigoriste, deux coiffeurs, un tapissier et un maçon ferrailleur) ayant terminé leur formation professionnelle ont bénéficié de matériels pour leur installation.

 

Suivis de réinsertion scolaire

Au total 12 suivis scolaires au profit de 04ECL dont 01fille victime de viol à Kougnohou, Sodo et Amou-oblo

Les 03 garçons et 01fille élèves sont réguliers à l’école. Les séries de grève font que leurs bulletins n’étaient pas prêts lors des suivis.

Aussi 26 visites de suivi scolaires ont été faits au profit de 10 enfants (05 filles et 05 garçons) soit 04 filles dans la région maritime et 04 (03 garçons et 01 fille) dans la région des Plateaux et 02 garçons à Lomé.

Il a été remarqué lors de ces suivis que tous les enfants sont restés facilement intégrés à leurs établissements respectifs. Cela se traduit par leur régularité en classe et leur assiduité au travail. Tous ont marqué leur intégration à leurs établissements respectifs par leur régularité en classe et leur assiduité au travail. Aucun problème n’a été signalé  concernant le respect des règlements scolaires et venant de leur part.

03 garçons ont bénéficié d’appuis particuliers dans la région des Plateaux notamment en paiement de fournitures et frais de scolarité. Dans la mesure où l’année scolaire a connu des perturbations, nous attendons la fin de l’année pour apprécier les performances.

 

Conclusion

A la lumière de tout ce qui précède, nous pouvons dire que l’ensemble des activités relatives aux deux résultats ont été réalisés avec des résultats satisfaisants.

Eu égard au contenu des lignes qui précèdent, il peut être considéré que l’ensemble des actions relatives aux deux résultats inscrits dans le projet ont connu une réalisation relativement satisfaisante.

Les partenariats établis avec brio avec certaines organisations de la société civile notamment l’Union Chrétienne des Jeunes Gens (UCJG), le Groupe Femmes Démocratie et Développement (GF2D) et la commission épiscopale Justice et Paix de l’Archidiocèse de Lomé et étendus à la région des Plateaux avec l’inclusion du conseil justice et paix du diocèse de Kpalimé pour une collaboration en matière des suivis de réinsertion des enfants avec les para juristes constituent un socle solide pour la pérennisation des actions sur le terrain notamment les suivis de réinsertion.

Les visites d’observation se sont poursuivies dans les lieux de détention du ressort de la cour d’appel de Lomé et ont permis d’apprécier les conditions de détention des enfants qui malgré quelques écueils peuvent considérées comme acceptables. Elles ont également permis d’y accompagner 148 nouveaux enfants (131 garçons et 17 filles)

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